Huile essentielle de menthe et nausées en oncologie.
Quelles voies d'utilisation dans le cadre d'un traitement en oncologie ?
Les nausées, c'est toujours difficile à vivre, et lors d'un traitement en oncologie, ça peut durer tellement que ça épuise, physiquement et moralement. L'huile essentielle de menthe est une huile très connue pour ses vertus digestives et anti-nauséeuses.
Des habitudes auxquelles on ne prête plus attention
Lorsqu'on utilise déjà l'aromathérapie, je veux dire avant d'avoir eu le diagnostic de cancer, on a probablement des petites habitudes. Notamment, la petite goutte de menthe poivrée en voie orale pour soulager les nausées. C'est une astuce couramment utilisée en automédication, et fort appréciable au demeurant, lorsqu'on n'a pas de contre-indication particulière.
Parce qu'en effet c'est efficace, et plusieurs études ont confirmé cette observation clinique, notamment celle référencée plus bas.[1]
Sauf que le contexte a changé
Mais, car il y a un mais, il est nécessaire de reconsidérer ses habitudes parce que le contexte a changé. Donc, même si l'idée est bonne, il y a tout de même des éléments à revoir.
Une étude in vitro a montré que notamment, l'huile essentielle de menthe poivrée inhiberait les principaux enzymes cytochromes P450, qui jouent un rôle dans le métabolisme de nombreux médicaments. Il s'agit d'une étude théorique puisque faite in vitro, mais par mesure de prudence, si vous suivez une chimiothérapie, il vaut mieux éviter de prendre par voie orale en auto-médication une huile essentielle qui modifierait la métabolisation des médicaments (donc de la chimiothérapie). [2] Cette interaction reste théorique, mais par précaution il vaut mieux en tenir compte ou en parler à son médecin.
Par ailleurs, dans le cas de pathologie avérée du foie,[4] l'agence européenne du médicaments déconseille l'utilisation de la menthe poivrée si elle contient de la menthofurane ou de la pulégone.
Un autre mode d'utilisation plus "safe"
Dans le doute, et sans écarter l'utilisation de la menthe poivrée si vous l'appréciez particulièrement, on peut simplement aller vers un autre mode d'utilisation, comme l'olfaction. Différentes études ont en effet montré l'efficacité de cette voie, grâce à la fabrication d'aroma-sticks.[3]
Vous pouvez lire à ce sujet mon article : Huiles essentielles et émotions
Mon intention n'est pas de vous faire peur, mais simplement d'attirer votre attention sur le fait que le contexte du traitement complexifie les choses, que ce qui était une utilisation peut-être banalisée demande à être revue, et qu'il y a moyen de trouver à la fois des huiles essentielles plus adaptées au contexte, et des modes d'utilisation plus compatibles avec la situation. Voici un autre article à ce sujet : Huiles essentielles et nausées dans le cadre d'un traitement en oncologie.
Encore une fois, cela ne s'improvise pas.
L'aromathérapie est un merveilleux outil pour vous aider, vous soutenir, vous soulager à de nombreux niveaux dans un contexte difficile, mais il ne faut pas hésiter à vous faire accompagner sérieusement.
Ensemble, nous pouvons prendre le temps de voir quelles huiles essentielles peuvent vous aider, et comment les utiliser en tenant compte des traitements qui vous suivez.